lundi 20 décembre 2010
NIGER : Calendrier électoral 2011.
BILAN DE L'AIDE D'URGENCE AUX HABITANTS DE TILLABERI MENACÉS PAR LA FAMINE
Bilan financier à Juvisy (en euros) | ||||
Dons reçus par l'Association Juvisy-Tillabéri jusqu'au 4 septembre 2010 : Subvention de la Commune de Juvisy Subvention du Conseil Général de L'Essonne Total | 15027 15000 7500 37527 | Envois par l'Association le 1er juillet à Afrique Verte au RAIL Le 18 août à Afrique Verte Total | 22000 4500 11100 37600 | |
Bilan financier au Niger (en euros) | ||||
Reçu de Juvisy Produits des ventes à prix très modérés Total | 37600 18659 56259 | Achat des 149 tonnes de céréales Achats pour le CRENI Dépenses de mise en œuvre Rémunération Afrique Verte Niger Total | 38697 9516 4271 662 53146 | |
Solde disponible 3113 Ce solde disponible est affecté dès fin 2010 à renforcer les capacités des Banques Céréalières et à des opérations d'amélioration des cultures vivrières (cultures maraîchères, cultures attelées …) | ||||
Bilan technique Les 37600 euros reçus de Juvisy et les recettes des 109 tonnes de vente à prix très modéré (un peu inférieur à 50% du prix du marché) ont permis l'acquisition de 149 tonnes de céréales se répartissant comme suit : Mil 45 tonnes - Sorgho 15 tonnes - Riz 10 tonnes - Maïs 79 tonnes A noter que 104 tonnes de céréales ont pu être acquises, grâce à l'appui du Gouverneur de Tillabéri, auprès de l'Office des Produits Vivriers du Niger à un prix inférieur à celui du marché de l'ordre de 40%. Sur ce total, 40 tonnes (35 de maïs et 5 de riz) ont fait l'objet de distributions gratuites sur les îles et dans les villages périphériques de Tillabéri et 109 tonnes de vente à prix très modéré dont 77 au Centre ville (environ 21300 habitants) et 32 tonnes à la périphérie (27000 habitants), s'ajoutant aux 40 tonnes distribués gratuitement. Des comités de vente ont été constitués et formés dans chaque point de vente sous le contrôle de la Mairie et de la Coopération Juvisy. Les ventes se sont opérées par sac de 100 kg pour une famille ou un groupe de 7 personnes. De plus, le Centre de Récupération Nutritionnelle Intensive (CRENI) de l'hôpital de Tillabéri a reçu les moyens nécessaires à l'accueil et à l'alimentation de 75 enfants et de leurs accompagnatrices pendant 6 mois pour un montant total de 9516€. De plus, sur le financement normal de l'Association Juvisy-Tillabéri, le CRENI a reçu des équipements (lits, matelas, couvertures, draps) pour un montant de 5507€ Au total environ 10500 personnes ont bénéficié, grâce à Juvisy d'un approvisionnement en céréales pendant 1 mois. Merci à tous ceux qui y ont contribué.
Version:1.0 StartHTML:0000000197 EndHTML:0000014252 StartFragment:0000003007 EndFragment:0000014216 SourceURL:file://localhost/Users/enzongongeke/Downloads/Bulletin%20d%C3%A9c%202010%20b.doc Bilan technique Les 37600 euros reçus de Juvisy et les recettes des 109 tonnes de vente à prix très modéré (un peu inférieur à 50% du prix du marché) ont permis l'acquisition de 149 tonnes de céréales se répartissant comme suit : Mil 45 tonnes - Sorgho 15 tonnes - Riz 10 tonnes - Maïs 79 tonnes A noter que 104 tonnes de céréales ont pu être acquises, grâce à l'appui du Gouverneur de Tillabéri, auprès de l'Office des Produits Vivriers du Niger à un prix inférieur à celui du marché de l'ordre de 40%. Sur ce total, 40 tonnes (35 de maïs et 5 de riz) ont fait l'objet de distributions gratuites sur les îles et dans les villages périphériques de Tillabéri et 109 tonnes de vente à prix très modéré dont 77 au Centre ville (environ 21300 habitants) et 32 tonnes à la périphérie (27000 habitants), s'ajoutant aux 40 tonnes distribués gratuitement. Des comités de vente ont été constitués et formés dans chaque point de vente sous le contrôle de la Mairie et de la Coopération Juvisy. Les ventes se sont opérées par sac de 100 kg pour une famille ou un groupe de 7 personnes. De plus, le Centre de Récupération Nutritionnelle Intensive (CRENI) de l'hôpital de Tillabéri a reçu les moyens nécessaires à l'accueil et à l'alimentation de 75 enfants et de leurs accompagnatrices pendant 6 mois pour un montant total de 9516€. De plus, sur le financement normal de l'Association Juvisy-Tillabéri, le CRENI a reçu des équipements (lits, matelas, couvertures, draps) pour un montant de 5507€ Au total environ 10500 personnes ont bénéficié, grâce à Juvisy d'un approvisionnement en céréales pendant 1 mois. Merci à tous ceux qui y ont contribué. La satisfaction des bénéficiaires Les autorités ont beaucoup apprécié le tact avec lequel cette opération a été menée notamment en associant pleinement les autorités administratives locales à différents niveaux, les chefs des villages et des quartiers, et en s’appuyant sur les compétences et l’expérience des services techniques, tant départementaux que municipaux. Interrogées à la fin de l’opération, les autorités ont toutes salué ce geste très solidaire et se sont réjouies du bon déroulement de l’opération. Bénéficiaire directe de l’opération, la population a très bien apprécié cette action. La population a principalement mis en évidence trois aspects de l’opération qui ont fait qu’elle a eu un impact jamais égalé par les opérations des autres partenaires : - le fait, pour la vente à prix très modéré (VPTM) particulièrement, d’espacer les calendriers des ventes, a permis de maintenir une certaine disponibilité en vivres dans les différents points de vente sur une plus ou moins longue période. - le fait de décentraliser la vente en créant des points de vente a permis de rapprocher davantage les vivres des consommateurs avec en prime une économie de déplacement jusqu’à Tillabéri. - le fait que notre opération a enfin tenu compte des habitudes alimentaires en proposant à chaque groupe, selon ses goûts, soit du riz, soit du maïs, soit du sorgho. En outre notre opération a tenu compte autant que faire se peut, des revenus moyens de chaque groupe en donnant gratuitement ou en proposant les vivres à des prix très modérés. Enfin, ce que la population a aimé le plus c’est que nous ayons proposé aux consommateurs du mil, base alimentaire de tous les groupes, à un moment où cette denrée se vendait à un prix d’or sur le marché et n’était accessible qu’à quelques rares privilégiés de la ville. En effet, aucun partenaire en dehors de Juvisy, n’a distribué ou vendu à prix modéré du mil dans le cadre de la lutte contre l'insécurité alimentaire dans la commune de Tillabéri. Extrait du rapport de nos partenaires nigériens sur l'aide d'urgence apportée aux habitants de Tillabéri (Bientôt disponible sur notre blog) |
RENTRÉE SCOLAIRE AU CES DE TILLABERI
BEPC 78,26% de reçus
Bac 32,46% Depuis une réforme draconienne mise en œuvre il y a trois ans, à l'échelle du pays, les pourcentages de réussite au baccalauréat ne dépassent pas 25% ! Bravo aux élèves et à leurs professeurs !
Par contre on doit déplorer le très grand nombre des exclusions en 6ème (plus du tiers des effectifs ) et en Seconde (près d'un quart).
Deux explications pour la classe de 6ème, le très bas niveau à l'entrée au Collège et les conditions très difficiles dans lesquelles se sont faits les enseignements dans des classes de plus de cent élèves.
En Seconde les exclusions sont souvent des abandons d'élèves qui finalement après le BEPC choisissent d'entrer à l'Ecole Normale, de rejoindre l'armée, la gendarmerie, la police, la garde républicaine ou .. d'exercer sans formation pédagogique le métier d'instituteur.
On retrouve les mêmes difficultés depuis la rentrée de septembre 2010.
Rentrée 2010
Classes Effectifs moyens
6ème 122
5ème 87
4ème 67
3ème 77
2e 63
1ère 67
Tle 48
(Non, la rédaction n'a pas commis d'erreur !)
Ces chiffres, à eux seuls, disent toute la difficulté du travail dans notre établissement. L'effectif de chaque classe de 6ème dépasse les 120 élèves. Manque de salles de cours, à nouveau manque de tables-bancs, des élèves sont assis à même le sol et partout à 5 par table. Impossible pour tous les élèves d'ouvrir leurs cahiers en même temps sur la table, certains doivent écrire sur leurs genoux.
Et, c’est dans ces conditions qu’on attend de bons résultats !
Issa Hassane
Censeur au CES
NOMINATION À LA BIBLIOTHÈQUE DE TILLABERI
"Mademoiselle Zeinabou Seini Issaka précédemment aide-biblio-thécaire est nommée responsable de la bibliothèque en remplacement de M. Amadou Beidou Yayé muté".
Service communal, soutenu depuis toujours par la "coopération Juvisy", la bibliothèque de Tilla-béri compte environ 8000 livres et 529 abonnés.
L'abonnement coûte, 1,5 euro par an pour un adulte, 30 centimes d'euro pour un scolaire du primaire. La bibliothèque est animée par une commission composée du Maire, du bibliothécaire, du directeur de la MJC, d'un représentant de la "coopération Juvisy", d'enseignants du primaire et du CES, de représentants des usagers.
Des animations y sont, en principe, organisées chaque mercredi et samedi soir.
On y trouve aussi un cybercafé fonctionnel.
S'y ajoute, financé par la "coopération Juvisy", un réseau de lecture, composé de 7 malles itinérantes. Chaque malle compte 150 livres, et est placée durant l'année scolaire dans un village. Elle est gérée sur place par un comité de gestion composé de cinq personnes dont un animateur formé et rémunéré. Les enfants empruntent des livres le mercredi pour une semaine et l'animateur les assiste dans leur lecture, en liaison avec les enseignants.
Félicitations à la nouvelle promue ! Nous espérons qu'elle relancera le service, dont le fonctionnement au quotidien, posait de nombreux problèmes. Nous souhaitons pouvoir compter sur elle pour utiliser le plus efficacement possible la possibilité d'acquérir des livres et d'en acheminer depuis Juvisy.
Peut-être les bibliothécaires de Juvisy, le "groupe bibliothèque" de l'association Juvisy Tilloabéri vont-ils avoir enfin en Mademoiselle Zeinabou Seyni Issaka la partenaire qu'ils appellent de leurs vœux depuis bien longtemps.
Claude Dumond
L’AFRIQUE NOIRE EST-ELLE MAUDITE ? MOUSSA KONATÉ (Ed. Fayard)
L’auteur lui-même malien, répond, dès le début de son ouvrage : Le problème de l’Afrique n’est pas celui du continent mais celui des sociétés africaines. C’est dans l’étude précise et méthodique des valeurs traditionnelles qui sont le fondement de la société africaine et des dérives de celles-ci qu’il voit la principale cause des problèmes de développement. Il a conscience qu’en s’attaquant à la société africaine, il donne des armes aux racistes mais pense que cette critique, telle qu’il la conduit, est salutaire pour que l’Afrique avance et sorte justement des clichés racistes.
Il ne nie pas les grandes causes que sont l’esclavagisme et la colonisation mais les présente de façon un peu nouvelle pour un écrivain africain en dénonçant le silence des auteurs noirs sur la responsabilité des grandes familles royales africaines qui ont bénéficié de la traite des esclaves, sur le rôle des négriers arabes qui ont précédé le commerce triangulaire dominé par les occidentaux. Il insiste sur le fait qu’il n’y a pas eu de « colonisation positive » en Afrique Noire (routes, hôpitaux etc ont été construits par le travail forcé de milliers d’Africains) et que la souffrance de l’occupation coloniale est encore très présente dans les mémoires villageoises. La colonisation a eu comme conséquences néfastes sur la société africaine de renforcer les rivalités entre ethnies et tribus manipulées par le colonisateur, et l’école à l’européenne a fait disparaître le message des ancêtres en lui substituant le « savoir blanc ». Humiliés, convaincus de l’infériorité de leurs cultures, les Africains ont fini par intégrer les stéréotypes sur l’Afrique. La société africaine s’est alors repliée sur elle-même et sur ses valeurs ancestrales. Les élites qui sont allées à l’école européenne ont assimilé le modèle occidental (savoir, modernisme) tout en conservant pour leur vie personnelle le modèle ancestral.En tête de ces valeurs, servant de moteur à la société noire africaine, se trouve le Pacte de Solidarité : Chaque individu appartient à une sorte de chaîne sociale qui perpétue le pacte originel le liant à ses ancêtres, à ses parents et alliés. De la naissance à la mort, chaque être humain doit tout à la famille et à ses alliés. L’enfant est protégé, pris en charge par l’ensemble de la famille et la personne âgée est respectée comme représentant l’ultime étape du cycle de l’individu, le référant des ancêtres. « Celui qui a reçu donnera à son tour », tel est le principe de base de cette solidarité. Cela entraîne des obligations comme d’ouvrir sa maison et sa table aux parents et alliés, d’aider ceux qui en ont besoin. Les crèches et les maisons de retraite s’avèrent inutiles dans ce système. L’individu isolé n’existe pas, la convivialité règne entre parents, voisins etc (d’où le succés des téléphones portables en Afrique)…Le mariage ne peut s’inscrire que comme la perpétuation de ce pacte de solidarité, arrangé pour souder le groupe familial. Pour résumer, nous dirons que l’individu n’existe que dans le groupe (famille, tribu, ethnie) et le groupe a le devoir de se défendre. Se soumettre au pacte familial entraîne la bénédiction sur sa vie et sur celle de ses proches, rebelle au pacte, on est marginalisé et en proie à la malédiction. L’importance de la sorcellerie vient de ce rapport à l’irrationnel qui met de la malédiction partout. On va chez le marabout pour s’en prémunir.
L’auteur s’attache aussi à analyser deux caractéristiques de la société africaine traditionnelle, pour les dénoncer d’ailleurs de façon vigoureuse, le statut inférieur de la femme et les castes.
La polygamie et les mutilations sexuelles subies par les femmes ne sont pour lui que l’expression de la volonté de domination masculine. Les femmes sont perçues comme d’éternelles mineures, dépendant du père, du mari, des fils….La polygamie comme l’excision empêchent toute relation sincère entre un homme et une femme, entretiennent rancunes et tensions, jalousies au sein des familles. L’argent ou les conditions matérielles sont les seuls liens des couples (importance des dots). L’auteur dénonce de même la société de castes, chacun ayant par son ancêtre lointain un rôle, une profession attribuée. Le nom de chacun sert de carte d’identité pour repérer le noble, le griot ou le tisserand. Par ce système, toute initiative individuelle, tout esprit créatif, se trouvent écrasés et l’on voit sans étonnement ceux des castes nobles devenir dirigeants. La société en est figée et limitée par une foule d’interdits. Et les interdits, respectés car ancestraux renforcent le pouvoir des castes.
L’auteur montre ensuite comment les dévoiements et les dérives des valeurs traditionnelles sont responsables d’une grande partie des problèmes de l’Afrique noire actuelle
Repliée sur elle-même et ses valeurs ancestrales dans une posture de résistance face au colonialisme, la société africaine s’est sclérosée et dévoyée. L’accès à l’Indépendance n’a rien changé. Un nouveau pacte a été conclu entre élites au pouvoir et ex-colonisateurs pour la gouvernance des états mais le pacte familial ancestral régit toujours la société. Or c’est ce dernier pacte qui s’est déformé et dévoyé. La solidarité et la convivialité originelles ont engendré la corruption, la paresse et le parasitisme. Ainsi, la notion de famille se confond avec celle d’Etat, ce qui entraîne le népotisme, le clientélisme et le tribalisme. La fonction publique, héritage occidental et colonial, se privatise. L’auteur donne deux exemples très concrets en ce qui concerne l’espace public : les rues, les places, dans les villes africaines, sont sales, des dépotoirs à ciel ouvert. Elles contrastent avec la propreté de l’intérieur des concessions où vivent les familles tout simplement parce que la notion de « public » n’a aucune réalité pour un Africain alors que la « famille » lui sert de référence constante.
De même, dans un bus, le contrôleur ne pourra pas faire payer un ticket à un parent sans encourir la colère de ce dernier qui le maudira…On comprend alors que le favoritisme règne partout. Quand on parle de la corruption des partis politiques africains, il faut mettre cela en relation avec le fait qu’un parti c’est avant tout une famille, une tribu, une ethnie et que la solidarité entre les membres du groupe est plus importante que tout. La convivialité, le fait de se retrouver pour tous les évènements de la vie, entraîne les désirs de « paraître », l’importance accordée aux vêtements (la Sape au Congo). Ajoutée au devoir de solidarité, elle conduit tout droit au parasitisme de groupes entiers d’individus qui attendent l’aide de plus fortunés qu’eux ou réputés comme tels. Toute initiative, tout esprit d’entreprise s’en trouvent empêchés. On embauche des incompétents parce que ce sont des parents. Les élites africaines, pour échapper à la pression familiale, qui ne cesse de demander de l’aide, préfèrent s’exiler. Même les Africains, qui quittent leur village en risquant mille fois leur vie et qui travaillent pour de pauvres salaires en Europe, ne peuvent se soustraire à la règle d’envoyer les trois quarts de ce qu’ils gagnent à leur famille.
Alors quelles sont les solutions préconisées par l’auteur ? Moussa Konaté veut adapter les valeurs traditionnelles de la société africaine, les faire évoluer vers un certain modernisme.
La première réforme est de permettre à l’individu d’affirmer sa liberté, de le débarrasser du « carcan » des interdits et des habitudes qui se disent ancestraux mais qui en sont des dérives. La garantie des libertés, une répartition plus équitable des richesses, un état- providence, notions héritées des démocraties occidentales, feront des états africains des états modernes. Du patrimoine ancestral, il en conserve une forme d’humanisme avec les principes fondamentaux de solidarité, respect de la vieillesse, protection de l’enfant, détachement des biens matériels. Cet humanisme doit être enseigné dans des écoles entièrement réformées. Il ne veut plus ni des écoles traditionnelles africaines où l’enfant est réduit à répéter à l’infini des préceptes, empêché de s’exprimer, soumis entièrement à la loi des ancêtres, (seules activités permises étant le sport et la danse…) ni des écoles à l’occidental qui ont été réservées à une minorité et enseignent dans la langue des colonisateurs. L’école modèle doit réconcilier la formation moderne de l’individu et les valeurs ancestrales. Enfin, il faut enseigner dans les langues locales si on veut toucher la masse paysanne. Les langues africaines représentent l’âme du peuple et seront le véhicule indispensable de la réforme. Pas de démocraties possibles sans expression dans les langues locales.
C’est donc à toute une réforme de la société africaine que l’auteur aspire : où la liberté individuelle et le travail auront leur place, où le savoir sera démocratisé, où les castes seront abolies, où les femmes seront les égales des hommes mais où se maintiendra la solidarité familiale et où on inventera une nouvelle solidarité, la solidarité nationale.
Un livre qui invite à repenser notre analyse des maux de l'Afrique, l'appui au développement, les échanges, ….
Marie-Claire Roux
MAIL DE DIÉGO ET AZIZ (29 novembre 2010).
Bonsoir très cher Plas!
Je ne sais par où commencer pour m’adresser à vous , mais je crois que je commencerais par dire merci ! On dit généralement que l’être humain est un livre en quoi Dieu lui-même écrit, et je crois qu’en vous il a écrit sur les valeurs humaines, la grandeur et la solidarité.
Il m’était plusieurs fois arrivé de très peu croire aux relations humaines, mais vous venez de me convaincre à jamais qu’elles sont la plus grande richesse de l’humanité.
J’aimerais pouvoir agir pour montrer ma gratitude envers vous car vous n’aviez pas que parlé pour me montrer le musée de l’hospitalité qui siège en vous, mais vous aviez parlé pour me le faire découvrir. Je perd les mots vraiment qu’il faudrait pour continuer à exprimer ma fierté.
Je m’arrête là et je redis merci pour tout ! Faites envoyer ce message à tous ceux qui ont tout donné pour rendre notre séjour agréable et inoubliable ! ! Quant aux petites nous aimerions vraiment les embrasser car elles sont championnes, dites le leur !
Soubassé ( Diego et Aziz)
AU LYCÉE MARCEL PAGNOL
Jeudi 25 novembre, Diego et Aziz du groupe Soubassé sont intervenus dans une classe de Terminale S du lycée.
Après avoir écouté leur chanson Pauvreté qui évoque certains maux de l’Afrique, la discussion s’est engagée avec la quinzaine d’élèves présents. Une question a porté sur leurs influences musicales. Diego a expliqué que la musique mandingue avait une grande influence, notamment dans leur façon d’utiliser la guitare : « nous avons les mêmes instruments que vous mais ce ne sont pas les mêmes sons ». Une élève leur a demandé comment ils avaient pu faire des études alors que seuls 30% de la population est alphabétisée. L’un et l’autre ont répondu qu’ils avaient eu la chance d’avoir des parents instituteurs. Un élève leur a demandé s’ils envisageaient de quitter le Niger. « Non, car c’est au Niger que nos chansons peuvent être utiles, pour cette raison nous chantons en français mais aussi en zerma, en peul et en haoussa pour que notre message puisse parvenir à ceux à qui il s’adresse ».
A la fin de la séance, Diego et Aziz ont interprété "a capella" leur chanson « Fifi » qui dénonce le mariage forcé des petites filles après avoir expliqué que cette chanson évoquait une petite fille qu’ils avaient connue. Ils ont été chaleureusement applaudis par les élèves et une photo de groupe a clôturé la séance.
Quelques heures plus tard, ils quittaient la France pour le Niger…sous les premières neiges.
Roger Revuz